Avec 25 millions de visionnage, elle est la série phare de Canal + pour 2023 et 2024. Conçue en deux parties de 6 épisodes chacun, le scénario vous plonge dans l’histoire d’une des plus grandes escroqueries de ce siècle. Un préjudice financier qui a privé les Français de milliards d’euros de recettes entre 2008 et 2009.

Adaptée du livre éponyme du journaliste Fabrice Arfi, cette arnaque monumentale implique le marché financier des quotas carbone, un système inventé pour lutter contre le réchauffement climatique. Retour sur un narratif exemplaire qui fait de ces 12 fois 52 minutes, une œuvre captivante.

L’histoire vraie

Dans la série, les personnages dépensent énormément d’argent au casino notamment aux Philippines. Cet épisode qui a réellement existé se déroule dans un temps précis. Après avoir été libérés sous caution les protagonistes partent en jet privé faire le tour des établissements de jeu. Ils mènent grand train et dépensent sans compter aux machines à sous, à la roulette ou encore au poker.

Nul doute que leur folie du jeu les conduit à continuer jusqu’au bout de la nuit en jouant au blackjack en ligne. Contrairement aux casinos terrestres, ceux online ne sont jamais fermés et accueillent virtuellement les joueurs à n’importe quelle heure, tous les jours de la semaine. Bien pratique pour les fans comme eux qui ont envie de prolonger le plaisir.

Si l’histoire est aussi passionnante, c’est parce qu’elle est véridique. En effet, la série s’inspire de faits réels, où une association d’escrocs de Belleville, avec l’aide d’un trader des beaux quartiers, a réussi à détourner des sommes astronomiques grâce à une faille dans le système des quotas carbone. Ces quotas étaient censés réguler les émissions de CO2 des entreprises, mais ils sont devenus le théâtre d’une fraude massive. Du côté de la narration, D’argent et de Sang reprend l’enquête du journaliste et s’attache à retracer le contexte à travers les yeux des différents personnages, chacun avec ses motivations et ses secrets.

Les Personnages Principaux

Les premiers rôles sont au nombre de quatre. D’autres personnages entrent dans la série, mais ils apparaissent comme secondaires bien qu’ils soient importants pour la narration. C’est notamment le cas pour la femme d’Attias interprétée par Judith Chemla jouant le rôle de la fille d’un entrepreneur milliardaire.

Le douanier intègre

Simon Weynachter, interprété par Vincent Lindon, est un magistrat obstiné qui crée un nouveau service des douanes judiciaires pour lutter contre la délinquance financière. Sa quête de justice le mène à découvrir l’arnaque à la TVA et à poursuivre les coupables avec acharnement. Il est très présent tout au long des 12 épisodes avec de grands moments de tension. Parallèlement à son enquête qui lui mange tout son temps, il doit régler un différend avec sa fille qui refuse de le voir et de lui parler.

Vincent Lindon a partagé ses impressions sur son rôle. Il a décrit le projet comme le plus ambitieux qu’il ait rencontré dans sa carrière et a mentionné que le personnage lui a laissé des traces marquantes. Il a également exprimé son expérience sur le tournage de la série, sa première création originale, comme étant particulièrement significative. Il est omniprésent et magistral de bout en bout. Dans l’épisode 11, il se lance dans une diatribe façon J’accuse de Zola, un monologue qui laisse l’impression que ce n’est plus le personnage qui parle, mais l’acteur lui-même.

Les escrocs

Les deux escrocs incarnés respectivement par Ramzy Bedia et David Ayala, sont issus du quartier de  Belleville. Fitous, le roi de la débrouille, et Bouli, le calculateur, entraînent Attias dans leur plan audacieux. Ils ont besoin d’un troisième larron pour mettre sur la table les premiers millions. Ça sera Jérôme Attias, joué par Niels Schneider, un trader talentueux et joueur de poker obsessionnel. Marié à la fille d’un milliardaire, sa vie est un enjeu constant entre bluff et triche. Il s’associe aux escrocs de Belleville pour orchestrer l’arnaque.

La révélation de la série, c’est l’acteur Ramzy Bedia époustouflant de folie. Il en fallait pour incarner ce personnage hors norme. Dans un magazine, il dit : Je le connais Fitous’, ça aurait pu être moi. Prendre toute la place pour qu’on ne voie pas que tu es arabe et pauvre, je sais ce que c’est. Quant à Niels Schneider, il a lui aussi été marqué par le personnage d’Attias évoquant un homme obscène et dégoutant à cause de son avidité et de son absence de morale.

L’Enquête

Au fil des épisodes, l’enquête de Simon Weynachter se complexifie. Il découvre des liens inattendus et des complicités à haut niveau. Les épisodes dévoilent les stratégies des escrocs et les efforts de Simon pour les arrêter. Chaque personnage est finement travaillé, avec des back stories qui ajoutent de la profondeur à l’intrigue.

Xavier Giannoli apporte un soin particulier à la réalisation, avec une attention aux détails qui rend l’histoire crédible et immersive. La série est tournée dans divers lieux, de Belleville à Tel-Aviv, capturant l’essence des environnements et l’atmosphère des milieux financiers et criminels. La tension est palpable à chaque scène, et la série ne manque pas de moments de suspense et de révélations surprenantes.

D’argent et de sang est une série qui allie drame, suspense et critique sociale. Elle expose les failles d’un système financier mondial et les conséquences humaines d’une cupidité sans limite. C’est une série qui interpelle, éduque et divertit, tout en restant ancrée dans une réalité souvent méconnue du grand public. Avec des performances d’acteurs remarquables et une réalisation soignée, cette série de Canal+ mérite une audience encore plus large.

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